Entretien avec Xanath Lichy sur la faculté de voir clair

Bonjour !

Effectivement il est possible de rééduquer sa vue, comme l’on peut le faire pour d’autres parties de notre corps. Mais ce concept surprend la plupart du temps car il n’est pas du tout connu dans le monde occidental, tout du moins du grand public ! Et cela est fort dommage, car nous vivons dans une société où le fonctionnement visuel est majeur. La vue est le sens le plus sollicité et dont dépend la plupart de nos activités, mais jamais il n’est dit que l’on peut protéger ses yeux et préserver sa vue, ou la retrouver si elle a commencé à baisser.
Pour parler des pistes proposées, disons que la première est la prévention ! Si l’on apprenait aux jeunes enfants, dès l’école primaire, les bases du yoga des yeux (= gymnastique oculaire douce), ainsi que des conseils basiques pour ne pas fatiguer et user ses yeux au quotidien (comme les bonnes positions pour lire, pour travailler, bien s’éclairer lors d’activités où la vue est sollicitée…), nous aurions certainement moins d’enfants affublés de lunettes, et par voie de conséquence, moins d’adultes !
Voici les axes de travail proposés à ceux qui sont soucieux de préserver leurs yeux (encore une fois, n’attendons pas de porter des lunettes pour suivre ces conseils, la prévention, comme toujours en matière de santé, est la plus efficace), ou qui souhaitent entamer un travail de rééducation, afin de retrouver une bonne vue naturelle.

- La relaxation, la détente oculaire, la pratique régulière de gymnastique douce pour les yeux - ou yoga des yeux – la respiration calme et consciente, la visualisation…

- Une hygiène de vie saine et simple, le contact avec la nature et les éléments, le soin des yeux par les eaux florales (eau de bleuet, euphraise, décoction de camomille à utiliser en compresses…) etc.

- Une bonne alimentation :
- vitamines A, C, E de bonne qualité : fruits et légumes variés frais et biologiques, en privilégiant plus particulièrement les fruits bleus ou violets : myrtilles, cassis, mûres, ainsi que ceux riches en béta-carotène.
- un bon apport en huiles végétales de première pression à froid (colza, olive, noix, sésame, chanvre…) afin de privilégier le bon équilibre entre les Oméga 3 et 6 pour une bonne nutrition du cerveau et des yeux, indispensable pour préserver son acuité visuelle.
- des aliments riches en lutéïne et en zéaxanthine, nutriments spécifiques de la pigmentation maculaire, qui permettent de préserver la santé du cristallin et de la macula. : choux verts, brocolis, épinards (attention à les choisir très frais et biologiques), ainsi que les pollens frais de ciste et de saule (commercialisés dans les rayons surgelés des magasins diététiques). Un apport régulier de ces nutriments représentera la meilleure des préventions de certaines maladies dégénératives de l’œil.

Enfin, la régularité des soins prodigués aux yeux, clé de la réussite. Dix à quinze minutes par jour pendant deux mois consécutifs peuvent accomplir des miracles : en prévention, et ainsi maintenir votre vue bonne très longtemps, ou en rééducation, pour retrouver rapidement une meilleure acuité visuelle et plus de confort dans vos yeux.
De nombreuses personnes qui mettent ces conseils en pratiques au quotidien dans leur vie n’ont pas – ou presque pas – besoin de lunettes, et cela même à 70 ans passés !


S’il existe des solutions à nos problèmes de vue, c’est qu’une cause est à l’origine de ce trouble. Les problèmes de vue ne sont donc pas que physiques ?

Dans tout problème de vue il y a une part physique (la santé de l’œil, sa forme, sa capacité à bien voir) et une part psychologique.
En effet, à l’origine des problème de vue, on trouve toujours une cause émotionnelle : un choc, une peur, un grand stress, une grande fatigue….Il existe ce que j’appelle le facteur déclencheur : l’évènement qui a provoqué ce stress ou cette peur va amener une réaction de protection inconsciente : « ça me fait trop mal à voir », « je ne veux pas voir cela », « j’ai peur de voir cela », « je ne sais pas comment voir cela », et la personne va créer du flou dans sa vision, car autre réaction inconsciente, ce que l’on ne voit pas, ou voit mal, fait moins peur.
Il deviendra alors utile et nécessaire d’accéder à une compréhension au niveau métaphorique et émotionnel du « message » caché derrière les problèmes de vue. Cette compréhension permet de mieux se connaître, de comprendre autrement certains évènements de sa vie, de mieux accepter sa sensibilité propre etc. Alors, le travail de guérison de la vue devient une merveilleuse occasion de connaissance de soi, de développement personnel et d’évolution !


Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires à une personne pour entreprendre ce chemin vers la clarté ?

Tout d’abord la motivation et la persévérance. Il s’agit d’un apprentissage, ou une rééducation, et il est important de se donner du temps. Comme pour l’apprentissage d’un sport ou d’un instrument de musique, il faut du temps et de la régularité.
Etre clair avec soi-même aidera aussi beaucoup. Apprendre à ne pas se voiler la face, reconnaître ses propres difficultés à voir le monde, les autres ou soi-même. Cette démarche permet de se connaître mieux, de se comprendre, car l’on va comprendre quel est son propre prisme.
Etre cohérent.
Respecter son corps et avoir une bonne hygiène de vie.
En effet les yeux sont liés à de nombreux organes dont le bon fonctionnement dépend de notre hygiène de vie – foie, vésicule biliaire, intestins, reins… - donc cet aspect-là sera lui aussi très important pour le travail d’amélioration de la vue.


L’âge et l’importance du trouble de la vue sont-ils des facteurs dans le processus de guérison ou au contraire, quelque soit l’âge et nos problèmes de vue, on peut s’en guérir ?

A n’importe quel âge, il est possible d’entamer une démarche de rééducation de la vue. Des enfants le font avec succès, mais aussi des personnes de 75 ans et plus. Certes, dans des cas de pathologies de l’œil avancées, il sera plus difficile, plus long de recouvrer une bonne vue. Mais, y compris dans les cas les plus graves, il vaut mieux « faire quelque chose », que ne rien faire. On en retirera toujours du bénéfice : meilleur confort visuel, stabilisation de la vue, acuité renforcée. Nous avons vu des cas de personnes non-voyantes pratiquer ces techniques et en retirer des bienfaits ! De plus, pratiquer une forme de rééducation renforcera le mental et la croyance dans une guérison ou amélioration possible. Et l’on connaît bien le pouvoir et la puissance de la pensée. Donc renforcer son mental et ses croyances dans une amélioration possible, ne peut que faire du bien. Quelque soit l’âge, quelque soit le problème de vue !

Par votre parcours, vous donnez un témoignage qui va bien souvent à l’encontre des idées reçues sur la vision. Par les conférences et les stages que vous animez, sentez-vous que les gens soient prêts à considérer une autre façon de vivre leur vie et leur guérison ?

Certes, les thèmes que j’aborde vont à l’encontre des idées véhiculées dans notre société ! Nous sommes effectivement conditionnés de très nombreuses façons, dès notre enfance et tout au long de notre vie, pour croire qu’il est « normal » de mal voir, et que le port des lunettes est une fatalité, ou le deviendra tôt ou tard. La croyance collective fortement ancrée pousse chacun à guetter l’apparition des symptômes, et lorsque la baisse de l’acuité visuelle se manifeste, chacun pense qu’elle sera inexorable et que rien ne pourra l’arrêter, encore moins la faire reculer !
Là est donc le premier obstacle ! Beaucoup de gens sont tellement persuadés que la baisse de la vue est « naturelle » et qu’aucune rééducation n’est possible, que cela les détourne d’emblée de ces idées et donc de mettre en pratique ces techniques. En cela, beaucoup ne sont pas prêts à voir, car une grande majorité refuse de remettre en question ses propres croyances. L’idée que la guérison de la vue serait possible, rend même certaines personnes agressives et hargneuses…. Il faut croire que la vision claire et nette fait peur…. dérange… et qu’à un certain niveau, il est plus facile de ne pas voir (par soi-même, avec ses propres yeux), et de se faire assister par des professionnels, et par des…. béquilles (lunettes).

Cependant, une petite proportion de personnes se révolte à l’idée de ne plus voir (et cette révolte est saine), et ceux-là cherchent. Ceux-là sont motivés et très ouverts, ils vivent dans une recherche de vision claire et avec le souci de préserver leur santé globale. Ceux-là ont la conscience que leur corps est un tout (physique, mental, émotionnel, spirituel), que leurs organes sont tous reliés, et que la santé ne peut être que globale. J’en vois beaucoup qui sont à ce stade de recherche et d’interrogation venir dans les conférences et les stages (ou acheter le livre et me faire ensuite part de leurs réactions), et ils réagissent très bien à mon approche, à mes explications et mes propositions de travail. Ceux-là ont une réelle envie de voir clair, et une profonde aspiration à la santé naturelle et globale.

Je dirai donc que pour le moment, beaucoup de gens n’ont pas encore remis en question leur façon de comprendre la santé, la vision, la guérison. Cependant, nous observons un mouvement, qui va en s’amplifiant, où de plus en plus se posent des questions et comprennent que d’importantes transformations doivent être opérées pour préserver la santé de tous.

Merci Xanath pour cet entretien.

En plus de son ouvrage Voir Clair Comment abandonner ses lunettes cité plus haut, Xanath Lichy prarticipe à des salons et propose des stages sur son site
Voir Clair

© GDL - source-lumiere.net - 2002-2010