Lundi, 1 novembre 2004Entretien avec Reynald Roussel sur son travail avec "l'invisible"
Quel est le but de votre association les 4R "Rencontres Recherches Reynald Roussel"?
Le but est d'aider les personnes qui souffrent d'un deuil et cherchent le pourquoi de cette épreuve et à comprendre. Pendant les conférences/débats, je fais toujours une première partie avec un sujet très spirituel et j'essaie de les réconcilier avec eux-mêmes et surtout avec Dieu. J'essaie de leur faire comprendre que Dieu n'y est pour rien dans leur épreuve et j'explique le pourquoi de la médiumnité en faisant bien la différence entre un voyant et un médium. J'explique que le médium ne peut pas enlever leur douleur et n'a aucun pouvoir comme par exemple faire revenir le défunt mais il peut donner une autre dimension à leur douleur, en effet eux seuls peuvent voir et gérer l'absence avec l'aide du divin car il n'est pas souhaitable de devenir esclave des contacts. Les bénéfices des conférences, quand il y en a, sont reversées à des œuvres caritatives, le droit d'entrer sert à couvrir les frais du train, de l'hôtel, de la location de la salle, des programmes etc. Souvent, on a l'impression que les personnes voient dans le médium une sorte de " super héros " qui va régler tous nos problèmes et surtout nous enlever notre douleur. Pourquoi donner au médium autant de pouvoirs ? Les personnes en grande souffrance se rattachent au médium parce qu'elles croient ou pensent retrouver leurs êtres chers à travers le médium. Elles n'ont pas compris que le médium et un être humain, simplement. Votre rencontre avec Marthe Robin a été marquante, quels messages adresseriez-vous aux Hommes suite à cette rencontre, à ce qu'elle a transformé en vous ? Ma rencontre a été marquée par ma réconciliation avec Dieu et m'a redonné la foi. Elle m'a réconcilié avec les hommes d'Eglise, j'ai appris à respecter les Hommes et j'ai compris qu'ils étaient tous des êtres divins. Les respecter ne veut pas dire les subir. Elle m'a permis de donner une autre dimension à ma vie d'homme. Aujourd'hui je suis un homme en paix et je gère toutes les épreuves, même quand je les trouve injuste. Elle m'a expliqué ma médiumnité et comment je devais m'en servir. Elle m'a expliqué Dieu, les Hommes et les lois de la vie spirituelle. Je dirai aux hommes que nous sommes toujours entre les mains de Dieu et nous seuls sommes responsables de ce qui nous arrive, qu'il faut s'aimer vivant et ne pas attendre que la mort nous donne du respect ou du talent, que la vie est belle et que chaque épreuve est là pour nous faire grandir, les épreuves ne doivent pas nous faire douter de l'Amour divin. Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent faire grandir leur foi et leur Amour ? Un conseil : ne pas vivre en égoïste, tout donner et ne rien attendre en retour, vivre dans le respect des autres. Ne pas vouloir tout diriger, ne pas chercher les honneurs. Essayer malgré la vie difficile de ne pas être attiré par le côté artificiel des choses mais se diriger soi-même avec l'aide de la prière ou de la méditation. Quelles différences faites-vous entre un voyant et un médium ? car souvent il y a un amalgame entre ces deux termes. Le voyant a la faculté de voir le passé, le présent et quelque fois l'avenir. A lui de bien interpréter ce qu'il reçoit. Le médium voit en plus les plans invisibles où vivent en esprit nos défunts. Il est l'intermédiaire entre l'ici et l'ailleurs. Il peut être une même personne avec deux fonctions différentes. Suite à un décès, la preuve d'un au-delà et/ou simplement un message sont-ils des aides pour faire son deuil ? Mais cela suffit-il pour faire complètement son deuil où est-il aussi le résultat d'un cheminement plus long et personnel ? Non, ce n'est pas suffisant, cela donne une autre approche de l'absence, la douleur devient différente mais pas moins douloureuse. On ne fait jamais totalement un deuil. En 20 ans, j'ai vu deux personnes qui ont fait vraiment leur deuil. C'est un cheminement au cas par cas, très long, vraiment très long et douloureux. C'est un chemin personnel, c'est être seul avec soi-même et Dieu. Seulement deux personnes en vingt ans ? Je trouve ce constat un peu triste car cela signifierait-il que nous n'arriverions pas ou très difficilement à accepter notre nature impermanente ? Les personnes se laissent prendre en charge et n'acceptent pas les règles de la vie. N'avons-nous pas l'espoir, avec la foi, avec un travail sur soi de sortir de nos souffrances pour accepter et vivre l'Amour que nous avons pour nos disparus ? Ils ne savent pas ce que veut dire " la foi " et c'est ce que j'essaie de leur expliquer. Notre Amour, notre lâcher prise, ne peut-il pas à un moment donner sublimer le manque et la souffrance ? Oui il peut MAIS rarement, j'ai remarqué que, très très très souvent, les gens ne veulent plus se donner le droit de revivre en paix ou dans une autre dimension. Ces deux personnes qui ont fait leur deuil, qu'ont-elles fait de plus que les autres ? Elle ont trouvé la foi et accepté le départ de ceux qu'elles aimaient. Elle ont lâcher prise à la douleur. Là où vous en êtes aujourd'hui, dans votre travail avec l'invisible, que retiendrez-vous comme "leçon de vie" qui soit pour vous le plus important ? Je retiendrais que la vie peut être agréable, que rien ne nous appartient. Tout nous est prêté pour un moment plus ou moins long " santé - amis - amies - famille - enfant - bien - argent ". Nous sommes libres si nous faisons bien le discernement de ce que la vie matérielle nous offre, avec chacun un regard différent sur les choses. Pour vous, quels ont été les points positifs de votre médiumnité, le plus qu'elle a pu vous apporter ? Le plus, c'est quand un couple me dit : " nous ne viendrons plus vous voir en conférence car nous savons maintenant qu'il y a bien autre chose après ; nous viendrons seulement pour vous, par sympathie ou pour écouter les thèmes mais nous ne resterons pas à la partie médiumnique. " et à contrario, y a-t-il eu des points plus délicats, plus sensibles que vous ayez eus suite à votre médiumnité ? Oui, bien sûr. Quand les personnes me disent que je suis un escroc ou que tout ce que je dis est une pure invention, ou que je ne peux pas dire autrement devant une pareil douleur : des personnes me disent avec colère quelques fois : "Monsieur, je ne vous crois pas, de toute manière devant notre douleur vous ne pouvez pas dire que la mort est une fin ; vous seriez un bourreau. " Le plus terrible, c'est lorsqu'on me dit que, s'ils vivent ailleurs, je vais aller les rejoindre dans la mort. Il y a ceux qui me proposent aussi des sommes énormes pour que je leur donne mon don. Vous avez sur mon livre d'or des extraits de courriers. Q'entendez-vous par "don" ? Pensez-vous que la médiumnité, soit on l'a, soit on ne l'aura jamais ? Ne peut-on pas la considérer comme une faculté plus ou moins prononcée, plus ou moins latente selon les gens, mais qu'à la base nous l'ayons tous ? N'avons-nous pas tous le même potentiel à notre source mais que son expression dépend de notre avancée ? Je dis don parce que, quand je leur explique que ce n'est pas un don mais une faculté, ils ne comprennent pas. Depuis des siècles le mot don et celui qui est usuel. On l'a tous à la naissance, elle se développe chez certains et se referme chez d'autres et revient quelques fois dans la vie à des moments émotionnels douloureux. Je crois que l'on ne peut pas rejeter cette faculté si elle se réveille. Son expression dépend de notre avancée et de notre ouverture d'esprit. Merci Reynald pour cet entretien. Reynald Roussel est l'auteur de quatre ouvrages sur "l'invisible". Il partage aussi son expérience de vie avec l'au-delà ainsi que sa médiumnité lors de conférences/débats qui ont lieu régulièrement sur toute la France et à l'étranger. Toutes les dates sont indiquées sur son site Les Quatre R. |
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Cordialement.
Corinne.